touche le cœur et pique la conscience

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HÖS COPPERFIELD

Réserver ma place

Figure discrète et énigmatique de la scène rap, Hös Copperfield est aujourd’hui prêt à sortir de l’obscurité dans laquelle il aime se fondre. Originaire de Villeneuve Saint-Georges, l’artiste de 29 ans a commencé la musique au collège. Bercé par les sons de la Mafia K’1 Fry, du 113, de Sniper et surtout de Youssoupha, il affûte sa plume jusqu’à séduire ses aînés et se retrouver à l’âge de quinze ans sur les compilations rap de l’époque.

Malgré l’enthousiasme qu’il suscite, l’artiste en devenir ne transforme pas l’essai. Rattrapé par les responsabilités de la vie d’adulte, Hös s’éloigne alors du chemin de la musique sans y renoncer complètement. Conservant un pied dans cet univers sans s’y consacrer totalement, c’est cette ambivalence qui lui inspire son nom de scène. Si Hös est le raccourci d’hostileCopperfield est une référence évidente au célèbre magicien, capable d’apparaître et disparaître à tout moment, sans jamais dévoiler ses secrets.

Continuant à créer dans l’ombre, le rappeur du Val-de-Marne ne peut cependant échapper bien longtemps à la lumière. Parmi les astres autour desquels il gravite, son cousin Ninho connaît une ascension fulgurante qui l’inspire. Alors que ce dernier sort son projet « Comme prévu » en 2017, Hös apparaît sur le titre « Dita ». Morceau où transparaît déjà son identité d’artiste qu’il défend lors d’un Planète Rap décisif. Deux ans après, c’est sa signature sur le label TTR Music qui scelle officiellement le début de sa carrière de rappeur.

À contre-courant des exigences de productivité actuelles, Hös prend le temps de préparer son projet et d’affiner son style pour nous présenter aujourd’hui À l’Ombre des Lumières, une première mixtape qui résonne comme une promesse d’avenir et un prélude à une œuvre musicale plus large. Le temps de 17 morceaux, le rappeur du Val-de-Marne nous dépeint son univers. Celui d’à côté, qui coexiste avec le jour, qui perçoit la lueur sans l’atteindre encore, qui souhaite la réussite sans les paillettes.

Avec ses textes forts, emplis d’émotions et de références, qu’il débite avec fougue ou mélodie, celui qui « rappe (s)a vie sans trop détailler » raconte le quotidien de l’autre côté de la Tour Eiffel (« Déterminé ») et la tristesse des cités (« Après la pluie ») soulagée par l’amour des proches. Sur des rythmiques énervées ou lancinantes, Hös s’adonne à la mélancolie qui le berce sans l’emporter totalement. Car, ce premier projet est aussi l’occasion de revenir aux origines, à la famille (« Oh Mama ») et à son héritage congolais (« Article 15 »), pays qui l’a vu naître, avec plus de lumière et de douceur. Dans ce périple à travers la nuit, il s’accompagne de ceux avec qui il se sent proche à l’image de Ninho, Gradur, Naza et Leto mais aussi de ceux qu’il admire comme le duo malien Amadou et Mariam, incarnation artistique et humaine du projet, eux qui brillent sans le percevoir. Ensemble, ils concluent la mixtape par un message de bonheur, comme une lueur au bout du tunnel.

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